Entre la Sologne et la forêt d’Orléans s’écoule le dernier fleuve sauvage d’Europe, la Loire. Voilà un bel aperçu d’une partie des 800 Km d’un itinéraire pour une circulation exclusive des vélos, aménagé au fil de l’eau.
De Gien à Sully-sur-Loire
Entre Bourges et Montargis, la frontière entre le Berry et le Gâtinais… La ville célèbre de Gien se situe dans le sud-est du département du Loiret… Pratiquement au cœur de la longue course de la Loire. Malgré les dommages des innombrables conflits au fil des siècles, les maisons du centre-ville, le parvis de l’église d’inspiration de style architectural roman Sainte-Jeanne-d’Arc, ont conservé leur éclat. Au-dessus, le fastueux château d’Anne de Beaujeu, fille du roi Louis XI, étire sa longue façade de pierres et de briques polychromes. II contient un musée de la chasse et de la nature, riche de plus de dix mille objets. La localité constitue aussi l’étape finale de la chaussée touristique Jacques-Cœur, qui traverse le Cher et le Loiret. Douze arches franchissent majestueusement la Loire… Dévoilant un point de vue unique sur Gien et les plantations viticoles des coteaux environnants.
II suffit de suivre le balisage « La Loire à vélo » pour rejoindre, le long de la Sologne, le pittoresque caquetoire de l’église blanche de Saint-Gondon. Puis, après un écart bucolique par Saint-Florent, aux abords de Lion-en-Sullias, se dissimule le tumulus de la Butte des Druides. Conçues pour juguler les crues dévastatrices de la Loire. Les levées sont autant d’imprenables belvédères, qui présentent de multiples trésors naturels, de la même manière que l’île de Cuissy, refuge de multiples oiseaux. Sully-sur-Loire marque l’entrée dans le périmètre du Val de Loire, classé par l’Unesco. Derrière l’incontournable Château s’élèvent la collégiale Saint-Ythier, avec ses précieux vitraux, et la flèche de l’église Saint-Germain, transformée en un dynamique pôle culturel. Un parc arboré d’une cinquantaine d’hectares, avec une réplique de la grotte de Lourdes, complète cette charmante halte verte.
À voir obligatoirement… La faïencerie de Gien
La visite du musée et des ateliers donne la possibilité d’apprécier la variété des pièces et le savoir-faire employé à partir de 1821. Créations contemporaines côtoient les réalisations les plus vieilles. Ici vous pourrez demander à recharger la batterie de votre vélo électrique si par mégarde vous n’aviez pas été assez vigilant.
De Sully-Sur-Loire à Châteauneuf-Sur-Loire
Sur l’autre rive, vous rejoindrez rapidement, assis sur la selle de votre vélo électrique, Saint-Benoît-sur-Loire. Là trône une basilique de style architectural roman, témoignage de l’abbaye de Fleury, fondée en 651. Une imposante tour-porche, reposant sur seize piliers, est décorée de chapiteaux expressifs. La crypte préserve à partir du VIIe siècle les reliques de saint Benoît. De l’autre côté du fleuve se dressent la tuilerie et le moulin à vent de Guilly. Car, jamais monotones, les berges équipées pour des promenades à vélo, alternent les saulaies et les peupliers noirs.
Quelques Km plus loin, l’oratoire carolingien de Germigny-des-Prés date de l’époque de Charlemagne. La voûte de la nef est ornée d’une prodigieuse mosaïque byzantine de 130 000 pièces. Par-delà les cultures et les pâtures, Châteauneuf-sur-Loire, escale fleurie de charme, se blottit aux alentours d’un château jadis surnommé « le Petit Versailles ». Séquoias, tulipiers ou micocouliers sont quelques-uns des arbres remarquables de son parc de look anglais.
De Châteauneuf-Sur-Loire à Saint-Jean-Le-Blanc
Du pont bleu suspendu, encadré par les promenades du Chastaing et de l’Herbe verte, en pédalant tranquillement, vous distinguerez les voiles des Passeurs de la Loire de Sigloy. En progressant sur les digues, contemplez le cours nonchalant du fleuve. Il se faufile au milieu des îlots et les bancs de sable. Il est agrémenté parfois de gabares et autres antiques navires en bois au mouillage. Peut-être le temps de goûter les fameuses andouilles de Jargeau ou de visiter le musée de l’artiste Oscar Roty, auteur de la fameuse Semeuse sur les pièces de monnaie, avant de reprendre la chaussée aménagée pour la circulation cycliste, des vergers de Darvoy.
Dans une large courbe se niche l’île aux oiseaux de Sandillon, où l’on observe des centaines de sternes. Puis, poursuivant notre chaussée en direction des hardies ruines rouges et blanches du château de l’Isle de Saint-Denis-en-Val… On rallie les 70 ha de la base de loisirs de l’île Charlemagne, qui enveloppe un grand plan d’eau. À l’approche de Saint-Jean-le-Blanc, cultures maraîchères et horticoles se succèdent en profitant de la générosité du limon, alors que quelques pêcheurs taquinent le sandre, la truite, le brochet, voire le silure géant.
À voir obligatoirement… Le château de Sully-Sur-Loire
Ceinturée d’eau, cette formidable forteresse médiévale était la maison du duc de Sully, ministre favori d’Henri IV. Car particulièrement raffiné, l’aménagement intérieur expose tentures, tapisseries, grands tableaux boiseries sculptées, mobilier et charpente d’exception.
De Saint-Jean-Le-Blanc à Orléans
Un peu plus au sud, alimentée par des résurgences, la courte rivière du Loiret est enjolivée dans la traversée d’Olivet par des îles. Puis une dizaine de moulins, des promenades ombragées à faire à pied ou à vélo, des habitations et des résidences remarquables dotés de garages à bateau pittoresques. Non loin de là, le Parc floral de la Source (35 ha) constitue le poumon vert de l’agglomération orléanaise. Quittant cette halte gastronomique, avec ses cerisiers, ses fromages et son eau-de-vie de poire, on reprend le chemin du nord. Un arc blanc très moderne signe le pont de l’Europe, qui donne la possibilité d’accéder Orléans, capitale du Loiret et de la région du Centre.
Quelques témoins de la batellerie jouxtent les quais réaménagés pour la détente et les distractions. Sur les traces de Jeanne d’Arc, en direction de la cathédrale gothique, on peut ainsi apprécier l’abondant patrimoine d’Orléans. En roulant et se laissant porté par son vélo électrique, devant nombre de musées, d’édifices célèbres et de demeures tour à tour médiévales, renaissance ou classiques. Sachez enfin que, pour aussi plus d’évasion, une forêt domaniale de 50 000 ha est à portée de roues et de pédaliers.
À voir obligatoirement… Le musée De La Marine de Loire, à Châteauneuf-Sur-Loire
Au sein des écuries du coteau est retracée de façon très vivante l’épopée ligérienne des bateliers et des mariniers de l’Antiquité au 19ème siècle… Avec des objets, des maquettes, des peintures et des expositions.